La Force du destin

À Séville, donna Leonora (Yunuet Laguna) et don Alvaro (Amadi Lagha) s’aiment en secret. Alors qu’ils tentent de s’enfuir, don Alvaro tue le père de Leonora par accident.

La suite a tout d’une tragédie shakespearienne, auteur adoré de Verdi : l’histoire d’une vengeance qui s’étale sur plusieurs années, parsemée de scènes comiques, de ferventes prières et d’improbables rebondissements, aussi brouillonne qu’un rêve avec son lot d’ellipses et ses incohérences. Le 24e opéra de Verdi est pourtant l’œuvre d’un compositeur accompli, libéré des contraintes imposées par les directeurs de théâtre et nourri de ses voyages européens. Composée en 1862 à la demande du tsar Nicolas II, remaniée pour répondre aux critiques jusqu’à cette version milanaise de 1869, sa musique prend un chemin singulier, à la croisée du bel canto et du drame wagnérien. Dans une mise en scène de Yánnis Kókkos, cette Force du destin marque symboliquement la prise de fonction du nouveau directeur musical de l’Opéra orchestre national de Montpellier, Roderick Cox.SJ

Photo : R. Ricci