Jean Lurçat. La terre, le feu, l'eau, l'air

Le musée Rigaud à Perpignan invite à une somptueuse rêverie moderniste autour de l’art coloré et symboliste de Jean Lurçat.

Connu pour ses grands décors tissés, il se dévoile ici dans la diversité de sa pratique avec, au centre de l’exposition, sa production de céramiques, exclusivement réalisée à l’atelier Sant Vicens à Perpignan. Peintre dans les années 20 et 30, décorateur, il est surtout le grand rénovateur de l’art de la tapisserie, et affiche à partir des années 40 une réputation internationale. En 1951, Jean Lurçat est au sommet de sa gloire lorsqu’il commence à fréquenter l’atelier de faïence Sant Vicens. Deux fois par an jusqu’à sa mort en 1966, il séjourne à l’atelier et fait l’expérience de la terre, transposant ses motifs monumentaux à l’échelle de l’objet, expérimentant les formes, la brillance des émaux… À travers cette très belle production, l’exposition rappelle aussi que le Roussillon, héritier d’une tradition potière millénaire, fut au XXe siècle le terrain fertile d’une nouvelle génération d’artistes qui, dans le sillage de Paul Gauguin, a activement œuvré au renouveau de la céramique, à l’image de Firmin Bauby, créateur de l’atelier Sant Vicens. Maëva Robert

Photo : Jean Lurçat (1892-1966), Grand plat, visage, vers 1951, terre cuite émaillée. Paris, Maison-atelier Lurçat.
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