Geneviève Asse, le bleu prend tout ce qui passe

Figure discrète et importante de l’art d’après-guerre, Geneviève Asse (1923 – 2021) est née en Bretagne, et cela suffit presque pour tout comprendre.

Au début des années 40 à Paris, elle peint des natures mortes, puis glisse vers l’abstraction, c’est l’époque. À partir des années 70, elle peint des tableaux bleus exclusivement. Dans son atelier de l’île aux Moines ou celui de l’île Saint-Louis à Paris, Geneviève Asse a traversé un siècle entre le ciel et l’eau. En une couleur et ses modulations subtiles, l’artiste – à l’instar de Pierre Soulages – a ouvert les portes d’un monde infini. Autant le bleu Klein est profond et stable, autant le bleu Asse est insaturé et changeant. Jamais totalement monochrome, traversé de rais, de halos, de lueurs évanescentes, le bleu prend tout : la mer, le ciel, les heures du jour de l’aube à la nuit, le temps qu’il fait, le temps qui passe. Un monde à explorer en 70 œuvres, peintures sur toiles, œuvres sur papier, estampes, mais aussi carnets en consultations numériques, la part secrète de son œuvre, et quelques précieuses natures mortes restaurées pour l’occasion. Maëva Robert

Photo : Geneviève Asse
Horizontale bleue, 1972
Collection de Bueil &
Ract-Madoux © Jean-Louis Losi, Paris