Théâtre
Don Quichotte
Gwenaël Morin a déjà passé Sophocle, Shakespeare, Molière, Schiller ou Racine à la moulinette de son Théâtre Permanent minimaliste, accessible et fou.
Il s’attaque cette fois au Quichotte avec délectation, des bouts de carton et Jeanne Balibar. Cette égérie du cinéma d’auteur en a vu d’autres, qui a déjà interprété des rôles masculins au théâtre (Achille, Galilée, et même le diable dans une adaptation des Frères Karamazov). Morin, qui racontait l’an passé dans Libé l’avoir choisie pour le rôle titre du fait de son côté « post-Sarah-Bernhardt » et de sa nature de citoyenne engagée en faveur des migrants ou de la cause féminine, lui fait camper un hidalgo définitivement affranchi du genre et de la réalité. Elle est accompagnée de Marie-Noëlle Pelloquin, à la fois narratrice et Rossinante, et flanquée d’un Sancho Panza chanteur et compositeur incarné par Thierry Dupont, un comédien de la compagnie roubaisienne L’Oiseau-Mouche. Le metteur en scène s’est quant à lui réservé quelques apparitions en Rubio, l’âne de Sancho, qui se montre ici plus têtu et indépendant que jamais. SV
Photo : Christophe Raynaud de Lage
Publié par Rédaction de Ramdam