AntigoneS

AntigoneS : En 3 mots

Bauchau
Nombreux sont ceux qui depuis Sophocle ont écrit Antigone. Au théâtre, on en retient les Jean – de Rotrou (1637), Cocteau (1922), Anouilh (1944) et bien sûr Bertold Brecht (1948). Henry Bauchau a ceci de singulier qu’il écrit un roman, paru en 1997 et devenu culte. Il laisse à Sophocle le procès, qu’il juge « insurpassable » et ne devant « plus être refait ». Au cœur de son récit, Antigone bien sûr, mais aussi sa sœur, Ismène, et par elles toutes les femmes, courageuses, indépendantes et sages.

Steiner
Dix ans avant Bauchau en 1986, le philosophe franco-américain George Steiner propose une analyse érudite du mythe, dans un voyage littéraire à travers les siècles, de Hofmannsthal à Hegel, de Marx à Yourcenar. Il explore ainsi les Antigones et la trace qu’elles ont laissée dans l’imaginaire de nos sociétés modernes.

Nauzes
L’autrice et metteuse en scène Nathalie Nauzes a lu ces Antigones et toutes les autres. Elle adapte à son tour le texte de Bauchau, et puise chez Steiner l’inspiration du reste. Subsiste alors de longs monologues, voix puissantes incarnées par des femmes dans l’intimité de leurs chambres et qui parlent du présent. « Nous avons besoin d’Antigone, dit Nathalie Nauzes, parce qu’elle prouve qu’il est possible de dire non. Un non comme un acte que l’on pose, comme une chose concrète que l’on fait. Un non pour commencer à discuter. »
Sarah Jourdren

Photo : Fabien Le Prieult

8 au 12 mars, théâtre Garonne, Toulouse ; 4-5 avril, Parvis, Tarbes.