Le camp des familles

À la lumière d’une courte période de son histoire – les années 1941 et 1942 – le Mémorial du Camp de Rivesaltes soulève le thème peu abordé des politiques discriminatoires et répressives menées en Europe à l’encontre des Nomades.

Issus de cultures et de territoires divers, Manouches et Yéniches d’Alsace et de Moselle, Sinti allemands, Gitans catalans, Voyageurs du centre-ouest, Roms d’Europe centrale et méridionale ont en commun d’avoir commis le crime impardonnable de l’itinérance. Recensés, surveillés, persécutés, internés, voire exterminés, ils paieront le prix fort de leur condition. L’exposition repose sur une lecture du récit à plusieurs niveaux qui permet d’appréhender le contexte politique qui a mené des centaines de Nomades jusqu’à Rivesaltes, et donne chair à l’Histoire à travers des portraits de détenus reconstitués à partir d’archives fragmentaires : documents administratifs, photographies et témoignages. Le parcours est enrichi des œuvres de trois artistes contemporains issus de ces communautés, Marina Rosselle, Romuald Jandolo et Louis Burkler qui, à travers leur vécu ou leur héritage, apportent une dimension intime au récit. Maëva Robert