Les gros patinent bien

On a tout dit de cette fable visuelle drôlissime de et avec Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois, Molière 2022 du meilleur spectacle de théâtre public.

Que ce cabaret de carton raconte une histoire de malédiction lancée par une sirène à un malheureux qui l’avait pêchée par hasard. Qu’on y use de plus de 400 bouts de cartons sur lesquels on inscrit au feutre noir les situations, les lieux et les choses plutôt que de les figurer sur scène. Qu’on y traverse l’Europe au pas de charge dans le sillage de personnages dont la langue nous est incompréhensible. Qu’on n’y a peur de rien, pas même de la nudité. Que les comédiens finissent exsangues au salut tellement le registre cartoonesque et la narration sans temps mort éprouvent les organismes. Et que du fait de cette exigence physique et de questions d’emploi du temps, on n’est pas certain de voir sur scène Olivier Martin-Salvan (en alternance avec Jonathan Pinto-Rocha) ni Pierre Guillois (en alternance avec Grégoire Lagrange). SV

Photo : Fabienne Rappeneau.