Expos
Le Musée de Lodève, à la trace
À l’heure de sa réouverture après 4 ans de travaux, Ivonne Papin, directrice du musée de Lodève, commente la métamorphose spectaculaire d’un musée enfin prêt à assumer son ancrage dans le territoire. Un évènement.
Un des objectifs de cette restructuration était de revaloriser les collections permanentes. Quelles sont leurs caractéristiques ?
La première constitue un intérêt majeur pour les sciences de la Terre, avec un ensemble de fossiles qui permettent de reconstituer les 4 grandes unités paysagères de notre territoire sur une période de 540 millions d’années. Le musée abrite également une collection archéologique exceptionnelle, avec des objets du néolithique final (-6000 à – 3000 ans), période charnière où l’homme se sédentarise. La troisième collection est le fonds d’atelier du sculpteur Paul Dardé (1888 – 1963), soit environ 600 sculptures et 3000 dessins. C’est une œuvre libre, monumentale, faite à partir de matériaux prélevés sur place. Ces 3 collections, de natures très différentes, sont en lien étroit avec le territoire, le paysage. C’est ce fil conducteur – la trace, l’empreinte - que nous avons retenu pour donner son identité au musée.
Quel est le parti pris muséographique ?
Le musée a gagné en espace, grâce à l’intégration d’un hôtel particulier attenant au bâtiment d’origine. À l’intérieur, la notion de minéralité domine. L’usage d’un béton plancher fait écho à la pierre des façades tout en évoquant l’idée de strates géologiques. La muséographie prend le parti de l’évocation et l’immersion plus que de l’exhaustivité et de la documentation. L’idée n’est pas de combler les manques mais de nouer des récits autour des objets présentés pour valoriser le caractère unique des collections. Le public y verra par exemple de grands paysages reproduisant l’évolution de la faune et de la flore sur 540 millions d’années, un moulage spectaculaire d’empreintes et des animations permettant d’imaginer le déplacement des animaux, la reconstitution d’une grotte, des sculptures de Dardé présentées dans un esprit d’atelier…
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’exposition inaugurale ?
Cette première exposition temporaire fait le lien avec les collections permanentes en explorant la figure du Faune, en écho à l’œuvre de Dardé qui accueille le visiteur à l’entrée du musée. Elle rassemble des pièces issues de techniques et d’époques très différentes, depuis l’Antiquité jusqu’à Picasso, dont les œuvres ponctuent l’ensemble du parcours. L’exposition intègre à ce titre le réseau Picasso – Méditerranée.
Propos recueillis par Maëva Robert
Faune fais-moi peur ! Images du faune de l’Antiquité à Picasso. Jusqu’au 7 octobre.
Photo : DR
Site web : https://www.museedelodeve.fr/
Publié par Rédaction de Ramdam